L’Institut Paridaens a été fondé en 1938 par des religieuses de la congrégation « Les filles de Marie Paridaens ». Découvrez l’histoire de la congrégation via ce lien : http://www.fillesdemarieparidaens.org/histoire/
Le « Château » de Beaumont et son parc étaient à vendre. Ils appartenaient à un industriel, M. Ernest-Michel Servais, qui les avait lui-même achetés en 1930 aux successeurs du Comte Maurice de Caraman.
Or, à cette époque, la congrégation des Filles de Marie, à Louvain (Leuven) se trouvait fort embarrassée. Elle avait pour mission l’éducation de la jeunesse et, par suite des lois linguistiques, les Sœurs francophones ne pouvaient plus enseigner en français en territoire flamand. Depuis 1935, les Filles de Marie avaient demandé et obtenu de l’évêché de Tournai l’autorisation de s’implanter dans la région. C’est ainsi que la congrégation acheta le « Château » et ses dépendances le 4 août 1937, et l’école s’ouvrit en septembre 1938.
C’était le dernier épisode d’une longue histoire dont les débuts remontent au XIe siècle.
En 1041
Richilde, comtesse de Hainaut, fit bâtir un château fort sur le site actuel.
En 1453
Le château et les terres de Beaumont furent données par Philippe le Bon, duc de Bourgogne ( et, entre autres, comte de Hainaut), à Antoine de Croy. La maison de Croy avait pour devise » Où que soit Croy « . On peut voir cette devise rappelée sur un panneau dans la bibliothèque de l’école.
En 1655
Le château fut brûlé par les Français, et en 1691, les troupes du roi d’Angleterre réduisirent à l’état de ruines ce que les Français avaient épargné. Les Anglais firent également sauter les remparts de la ville. Seul vestige du château : des caves qui sont louées depuis 1997 au ministère de l’environnement de la Région wallonne, qui y a constitué une réserve protégée pour les chauves-souris ( la raréfaction de ces animaux devenait inquiétante et on craignait la disparition de l’espèce).
Les ruines du château restèrent à l’abandon jusqu’au début du XIXe siècle, les comtes de Beaumont ne s’intéressant guère à cette partie de leurs propriétés.
À la fin du XIXe siècle
Eugène de Caraman fit aménager la façade du corps de logis central en style néo-gothique.
Les Caraman occupèrent le » château » jusqu’en 1928, date à laquelle Philippe de Caraman et sa famille quittèrent Beaumont et vendirent le château et ses dépendances. Le domaine connut des propriétaires successifs jusqu’en 1937. Il fut alors acquis par la congrégation des Filles de Marie.
Les locaux des classes ?
« Le fumoir », « les perroquets » , « les mosaïques », toutes appellations qui datent du temps des Caraman et qui sont aujourd’hui peu usitées. Les locaux ne servent plus de classes et abritent les services de direction et d’administration. C’est ainsi que le directeur occupe « le fumoir », « l’administration » les perroquets » et « les Pères » ; quant à la sous-direction, elle est aristocratiquement accueillie chez « le prince » (c’était la salle de bain du prince, transformée en bureau qui ne laisse pas soupçonner son usage original.)
Pour qui vit dans la société du XXIe siècle, cette école des débuts paraît presque irréelle… Ajoutons qu’il n’y avait ni éducateurs ni secrétaires … ni subventions. Les Sœurs assumaient elles-mêmes les surveillances de jour et de nuit, et le traitement des professeurs laïques étaient entièrement à leur charge. ( L’État ne commença à intervenir qu’en 1951.)
Au fil des années, la population scolaire s’accroît : 57 élèves en 1951-52, 68 en 1952-53. On commence à se sentir à l’étroit, et l’année 1953 voit la construction du bâtiment St – Joseph, qui accueille une grande salle au rez-de-chaussée, la salle d’étude et des classes au premier étage, et un dortoir et des chambres au second.
En 1971
L’école devient mixte : ses 4 premiers élèves masculins font leur apparition, et l’uniforme est supprimé.
L’instauration de l’enseignement rénové ne simplifie pas les problèmes de locaux , et un 3e étage s’ajoute au bâtiment St-Joseph ( la nécessaire légèreté des matériaux étant privilégiée aux dépens de l’esthétique…). Nous sommes en 1980.
En 1993
Suite à une restructuration de l’enseignement en Belgique, les implantations de Solre-sur-Sambre et de Beaumont ne peuvent plus avoir qu’une seule direction et un seul économat, avec l’encadrement d’éducateurs d’une seule implantation. C’est une situation qui devient de plus en plus difficile à gérer, et la sagesse impose de ramener progressivement tous les élèves sur un seul site, celui de Beaumont. Le transfert, commencé en 1997, sera complètement achevé en 2000. L’année scolaire 2000-2001 s’ouvrira sur une seule implantation.
Un implantation qui, pour la circonstance, a connu pas mal de travaux : la transformation des cuisines, la création d’un escalier au bâtiment Ste-Marie, où huit classes ont remplacé le dortoir et les chambres au 3e étage. Les locaux du second et du premier accueillant les classes d’informatique et les locaux du cybermedia. Derniers travaux en date pour cette année 2003 : la création d’un escalier de secours – d’accès – au bâtiment St-Joseph et l’agrandissement du préau.
Vers 1180
Baudouin IV le Bâtisseur, puis son fils Baudouin V entourèrent le château fort et la ville d’une enceinte fortifiée : des remparts, dont la partie la mieux conservée entoure le parc ; trente tours, dont la tour Salamandre et la tour à l’Amour ; et quatre portes, dont la porte de Binche, proche de l’école.
Au XVIe siècle
Philippe de Croy fit restaurer et embellir son château de Beaumont. Il y reçut avec faste l’empereur Charles-Quint, le 22 décembre 1540. Peut-être cette grande réception est-elle à l’origine de la légende des trois Auvergnats, avec son dicton célèbre : » Ville de Beaumont, ville de malheur,Arrivés à midi, pendus à une heure. » (Il faut noter que Beaumont n’a pas le monopole de cette légende : d’autres villes la revendiquent aussi !)
Charles de Croy, fils de Philippe, continua à embellir le château et la tour Salamandre. Ce château, très beau au dire des chroniqueurs de l’époque, occupait l’emplacement actuel de la grande pelouse. Charles de Croy y reçut Charles-Quint accompagné de son fils, le futur Philippe II, le 21 août 1549.
En 1804
Le dernier comte de Beaumont, Philippe-Gabriel d’Alsace, donne par testament la terre de Beaumont et les ruines du château à Maurice Riquet, comte de Caraman. Nullement désireux de reconstruire un château, Maurice de Caraman acheta en 1805, sur la place de Beaumont, une maison bourgeoise datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Maison relativement modeste : en façade, elle ne comportait que deux fenêtres de chaque côté de la porte d’entrée ( donc, d’une part, les fenêtres du hall d’entrée et, d’autre part, celles du bureau d’accueil. ) Cette même année 1805, Maurice de Caraman fut houspillé par les autorités françaises lui enjoignant de faire évacuer les ruines du château dont les matériaux deviendraient irrécupérables s’ils continuaient d’être exposés aux variations du climat ( c’était le motif allégué …) Le comte obéit et, par la même occasion, il fit aménager le parc que l’on voit encore aujourd’hui.
C’est dans cette maison de la Grand-place que Napoléon passa la nuit du 14 au 15 juin 1815, avant la bataille de Waterloo. Une plaque commémorative surmontée de l’aigle impérial mentionne l’événement ( près de la porte d’entrée, sur la façade). L’habitation s’agrandit au cours du XIXe siècle : on constate par des documents qu’en 1871, les Caraman sont déjà propriétaires des deux maisons situées de part et d’autre du corps de logis central. (Celle qui était contiguë à l’hôtel de ville était une auberge.)
En 1804
Et en 1938, le château est devenu une école, la nôtre. C’est une autre histoire qui commence.
Lors de sa fondation, l’école est exclusivement un internat. Quelques élèves de Beaumont peuvent suivre les cours en qualité d’externes : leur nombre ne dépasse pas la demi-douzaine.
L’Institut Trinité-Notre-Dame (c’est son nom) ne comporte que la section latin – grec. Il existe aussi deux années de » cours supérieur » à programme… adapté : cours généraux, cours ménagers, pédagogie… Intéressant, mais les diplômes n’ont aucune sanction officielle. Tandis que ceux de la section latin-grec seront homologués pour la première fois en 1944, date de la sortie des premières rhétoriciennes.
Les élèves sont 48 en tout, de la 6e à la rhéto (on comptait à l’envers, en ce temps-là !). Elles portent un uniforme, depuis le chapeau avec un ruban brodé NTD jusqu’aux souliers (bruns, pas noirs !). Il y a aussi un chemisier bleu clair et une jupe bleu marine dont les bretelles s’obstinent à vous retomber sur les coudes. Les rangs doivent défiler dans un silence strict. Les internes ne retournent chez elles que tous les mois.
Le bâtiment
Ste-Bernadette
Sort de terre en 1961. Il est spécialement affecté à la section moyenne familiale : classes de lessive, de repassage, de couture, de cuisine. Le rez-de-chaussée est occupé par un vaste réfectoire, et l’étage par une chapelle. (Celle-ci n’eut jamais l’occasion de servir comme telle : le nombre d’élèves croissant, le réfectoire fut assez vite transformé en classes, et la chapelle réduisit ses dimensions pour accueillir un réfectoire.)
En 1981
Les Sœurs de la Sainte-Union, à Solre-sur-Sambre, demandent de fusionner leur école avec la nôtre. Les deux établissements prennent la dénomination commune de » Notre-Dame du Bon Accueil « . Fusion purement administrative, car chaque école garde son implantation.
Depuis septembre 2000
Notre école dispense les trois types d’enseignement : général, technique et professionnel.
L’histoire de notre école continue. Nous l’écrirons ensemble…